mardi 30 juin 2015

100 graines d'idées #10

Ouh, j'ai bien failli ne pas trouver le temps de répondre
à la question d'Alice :

D'où vient le 10 ?

Il y a très longtemps de cela,
vivait un roi fort prétentieux.
Il exigeait qu'on le nomma
Godefroy IX le Valeureux.

Il était si fier de son nom
qu'il réglementa l'addition :
D'1 à 9 on pouvait compter,
mais aucun numéro après !

Il n'admettait pas d'exception,
si bien que 10 n'existait pas.
Il ajoutait comme raison
que rien n'est au-dessus du roi.

Cela plaisait aux villageois,
car les prix restaient au plus bas.
Tout le monde vécut ainsi
sans que ça pose de souci.

Godefroy IX le Valeureux
ne faisait pas que pavaner,
il était homme désireux
de satisfaire son aimée.

Si bien que la belle enfanta
d'un bébé, et puis deux, puis trois.
Quatre, cinq, six, sept, huit bébés,
et un neuvième furent nés.

Le couple ne s'arrêta pas,
et la suite vous pressentez :
Un autre enfant ne tarda pas
à retrouver tous ses aînés.

Seulement ce nouveau bébé
n'était ni second, ni premier.
Ni neuf, ni sept, ni cinq, ni huit.
Il fallait inventer la suite !

C'est pourquoi notre roi créa
le numéro de son bambin.
Un peu plus tard, il deviendra
Godefroy X, le souverain.

lundi 29 juin 2015

100 graines d'idées #9

Une nouvelle question, chez Alice :

Pourquoi le trèfle à quatre feuilles porte-t-il bonheur ?

Les trèfles, comme chacun sait,
ne naissent pas dans les bosquets.
Ils poussent mieux sur les mollets
des géants et de leurs moitiés.

Aussi quand arrive l'été,
les femmes inventent des corvées,
et se mettent à s'épiler
les trèfles et tout ce qu'on croit laid.

Anita se différenciait,
car ses trèfles n'étaient pas faits
de trois, comme à l'accoutumée,
mais quatre feuilles, vous voyez.

La géante était esseulée,
sa mère étant à l'étranger.
Dans son chagrin, elle gardait
les feuilles de l'hérédité.

Pourtant ses amies de chambrée
ne manquaient pas de se moquer
d'Anita aux jambes tréflées,
mais la géante résistait.

Un jour qu'un monstre s'approchait
des géants et de leur vallée,
il lui prit l'envie de manger
de la viande de qualité.

Ce monstre-là ne connaissait
de la verdure les bienfaits.
L'odeur du trèfle lui donnait
une envie de dégobiller.

C'est pourquoi pour se sustenter,
il choisit toutes les beautés
qui avaient pris soin de raser
les feuilles dont je vous parlais.

Notre Anita fut épargnée
grâce aux trèfles particuliers.
À sa chance d'être sauvée,
le quatre fut assimilé.

dimanche 28 juin 2015

100 graines d'idées #8

Voici la question du jour, chez Alice :

Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi...
et pourquoi dimanche ?


Aujourd'hui, même en Normandie,
un joli soleil éblouit.
Directement, sortant du lit,
vais lire ce qu'Alice écrit.
"Lundi, mardi et mercredi,
jeudi, vendredi, samedi.
Alors pourquoi est-il admis
que manchedi soit interdit ?"
Aussitôt lu, aussitôt dit,
l'amie Odile répondit.
Je suis de corvée de croquis,
avant de faire le défi.
Une fois mon travail fini,
à ce sujet je réfléchis.
Mais là suggère mon chéri,
pour quelques courses, une sortie.
Tout en naviguant le caddie,
le mystère di s'épaissit.
On rentre, il est bientôt midi,
je cherche entre deux gargouillis.
Cette question, je la maudis,
mais le zéro je m'interdis.
Allez, j'écris vite, tant pis,
une pirouette et c'est fini.
Aussi, si dimanche est ainsi,
je n'ai rien qui le justifie.

samedi 27 juin 2015

100 graines d'idées #7

Voilà déjà une semaine que le jeu d'écriture d'Alice Brière-Haquet a commencé ! Le sujet de ce 7ème jour était :

Mais que fait la petite souris de toutes ses dents ??

"Susie, à table !" hurle Mamie dans l'escalier.
Je range mes affaires, un coup d'œil pour vérifier que rien ne traîne, et je descends. À peine assise, une chanson entraînante s'approche de moi : "Joyeux aaaanniiiiiveeeeersaiiiiiire ! Joyeux aaaaaanniiiiiiiveeeeersaiiiiiiire !!!" Un immense gruyère décoré de bougies s'impose à mes yeux.
"Bravo ma Susie, déjà 10 ans !"
Et Papi d'ajouter : "Et toutes ses dents !"
Je sens la chaleur envahir mes joues. Par chance, la lueur des bougies empêche mes grands-parents de s'apercevoir de mon émoi.
Après avoir englouti ma part de fromage et exécuté les embrassades de rigueur, je retourne dans ma chambre, prétextant une fatigue soudaine. L'allusion de Papi m'a un peu chamboulée, il faut que je vérifie.
Je me faufile sous le lit, utilise le trombone pour décoincer la petite trappe, et en un instant, une centaine de dents humaines ont envahi le plancher. Elles sont bien là. Vais-je les compter encore une fois ? Je m'étais promis d'arrêter… Allez, c'est jour de fête, aujourd'hui ! … 96, 97, 98, 99 ! Quel beau trésor ! Dommage qu'il n'y en ait pas 100, cela aurait été parfait pour mon dixième anniversaire… 10 ans. 10 années de vie de souris. Dont 5 années de mensonge, de dissimulation, mais tellement de plaisir… Avez-vous déjà ressenti le grand frisson ? Celui de l'interdit, du danger renouvelé, de réaliser quelque chose que personne, pas même votre plus proche famille, ne pourrait vous imaginer faire ? Moi, si. Et cette nuit sera ma plus belle réussite…

vendredi 26 juin 2015

jeudi 25 juin 2015

100 graines d'idées #5

Un sujet d'écriture pas évident chez Alice aujourd'hui :

Une histoire à partir des syllabes do ré mi ?

Voici ma proposition, vous pouvez vous amuser à retrouver tous les sons [do], [ré] (ou [rè]) et [mi] :)

Dans d'autres temps rêvés, ou peut-être bien vrais,
vivait une reine dont je veux vous parler.
Régulièrement, ses prétendants misaient
sur qui réussirait à son cœur dominer.
"Mister le Roi n'est plus, un autre doit régner."
lui suggéraient ses aides et amis du palais.
Soumise à son devoir, elle réfléchissait,
mais trouvait bien dommage de se remarier.
Les hommes intéressés lui faisaient miroiter
des futurs inventés, des images dorées.
La reine à tout cela gardait le dos tourné :
Doit-on choisir l'amour à ce qu'il va donner ?
Les journées s'écoulaient et d'aucuns s'inquiétaient :
"Bon ce serait sympa si elle décidait."
On se sentait trompé et on dodelinait,
admettant que quand même on était mal traité.
L'un d'eux dut proposer d'occire la beauté.
Les pires idées vont, quand la foule est fâchée.
Les princes l'attaquèrent, ignorant que l'aimée
le kung-fu connaissait, le judo maîtrisait.
En deux trois K.O. mis, l'affaire fut pliée,
tous nos preux chevaliers eurent le dos cassé.
Cela finit de persuader Sa Majesté,
qui se recoiffant le jour même décrétait
qu'elle ne serait plus jamais femme mariée
et que dorénavant, seule elle régnerait.

mercredi 24 juin 2015

100 graines d'idées #4

Voici la consigne du 4ème jour du jeu d'écriture d'Alice :

Décrivez un lieu de votre quotidien qui pourrait servir pour une histoire fantastique.

Quelques murs peints d'un blanc spécial location. Un lino d'un indéfinissable gris. Un évier qui goutte. Un volet cassé. Voilà mon appartement.
Il est pourtant l'endroit où je me sens le mieux, celui où je passe le plus de temps, le confident de mon quotidien.
Alors pourquoi, quand vient le soir, se transforme-t-il en lieu de tournage de scènes terrifiantes, généralement imaginaires ?
Quand la nuit s'installe, il n'est pas rare qu'un grincement de porte s'apparente au rire sournois d'une sorcière et que le ronflement du vent soit traduit en vocabulaire fantomatique.
Lorsque la peur devient trop présente, le mieux est d'aller se coucher sans tarder, pour retrouver au plus vite la lumière réconfortante du petit matin.
Les pièces s'éteignent l'une après l'autre. Le passage par la salle de bains est l'occasion de regretter une nouvelle fois de connaître Shining et Psychose. Dans le lit, un dernier coup d'œil vers la fenêtre pour s'assurer qu'un visage sanguinolent n'est pas au rendez-vous. Et on éteint.
Je me surprends parfois à faire semblant de dormir, convaincue en cette heure tardive qu'il est préférable de faire la connaissance d'un vampire satisfait, plutôt que de risquer qu'il ne soit vexé d'avoir raté son entrée.
La plupart du temps, aucun étranger effrayant ne me rejoint, et je sombre peu à peu dans le sommeil, emmitouflée dans une couverture promue au rang de bouclier, particulièrement efficace.
(oui, je sais, j'avais dit que les murs étaient blancs,
mais je trouvais que l'illustration rendait mieux avec un papier peint) :)

mardi 23 juin 2015

100 graines d'idées #3

Aujourd'hui, Alice nous a proposé de jouer avec les expressions idiomatiques, comme "tomber dans les pommes". Voici ma participation :

Salon de coiffure de la rue de l'Expression, dès potron-minet :
-Qu'est-ce qu'on fait ce matin, Madame Dufour, on coupe les cheveux en quatre ?
-J'ai besoin de faire peau neuve, j'aimerais une permanente !
-Ah mais c'est ni fait ni à faire, ça, Madame !
-Comment ? Je tombe des nues !
-Croix de bois, croix de fer ! Les frisettes, ce n'est plus dans l'air du temps !
-Alors, donnez-moi un coup de main pour choisir, voulez-vous ?
-Il faut changer de ton, je vous conseille notre teinture "Rouge comme une tomate".
-Je vous suis les yeux fermés !
-Oui, fermez les yeux, ça peut piquer. Mais qui s'y frotte s'y pique.
-Ne frottez pas trop, j'ai du maquillage, je n'aime pas sortir à l'œil nu.
-Vraiment ? Moi je me maquille à la bonne franquette. Mais il faut dire que je suis dans la fleur de l'âge.
-Vous pensez peut-être que je vais bientôt casser ma pipe ?
-Pas du tout ! Vous avez une santé de fer !
-Le fer à friser ? Je croyais que vous me faisiez une teinture ? Je m'étais fait une raison !
-Oui oui, je fais la teinture "Rouge comme une tomate". Enfin, ce sera plutôt une tomate verte…
-Mais mes cheveux sont horribles ! Vous avez deux mains gauches !
-Je n'osais pas vous le dire, mais ça a tourné en eau de boudin…
-Je savais bien que ça sentait le roussi ! Quelle tête à claques !
-Attendez, j'ai plus d'un tour dans mon sac ! Je vais chercher les ciseaux.
-Non non non non, j'ai déjà payé de ma personne, je m'en vais !
-Je m'en mords les doigts… Vous ne me ferez pas mauvaise presse, au moins ?
-Vous vous bercez d'illusions !!
-Non, ne faites pas ça, ou je peux mettre la clé sous la porte !
-Ça ne fait pas un pli. Adieu, Mademoiselle.

lundi 22 juin 2015

100 graines d'idées #2

Voici la deuxième invitation à l'écriture d'Alice Brière-Haquet :

On vous propose d’apprendre UN langage animal :
lequel et pourquoi ?


Et voici ma proposition, inventée ce matin dans le train :

Dans sept minutes, je dois être à l'école. Madame Grulac va encore me tirer les oreilles… Où est ma chaussure ? Ah, la voilà ! Pas le temps de l'enfiler, je la mettrai sur le chemin. Je dévale les marches du perron, mais la tennis m'échappe des mains ! Plouf, elle coule dans la mare ! Ce n'est vraiment pas ma journée… Je me risque à glisser un bras entre les algues noirâtres. Difficile de la distinguer…
"Alors Monsieur Clavotin, toujours en retaaaaaard ?" me susurre le souvenir de mon institutrice.
Tant pis, je plonge ma tête dans l'eau repoussante, afin de retrouver ma Converse au plus vite.
La première chose que je vois est un poisson qui me fixe avec le même regard que Madame Grulac, ce qui me glace le sang :
"-Aaaaah !!! Sale bestiole !!!
-Je vous en prie,
me répond l'animal, ne soyez pas grossier.
-Oh, je vous demande pardon… Mais vous parlez français ?
-Jeune homme, sachez que votre langue a été inventée par des poissons. Des carpes, si mes souvenirs d'Histoire de l'Eau sont exacts. Et les humains leur ont tout simplement volé leur langue.
-Je suis désolé, je ne savais pas.
-Votre accent laisse d'ailleurs à désirer. Je vais vous former, venez avec moi."

J'hésite un peu, j'ai maintenant douze minutes de retard. Mais puisque ce nouveau prof n'a pas de doigts pour tirer les oreilles, je décide de le suivre…

dimanche 21 juin 2015

Tohu-Bohu reprend du service !

Vous croyiez ce blog définitivement abandonné ? Moi aussi !

Eh bien finalement non ! J'ai pris une nouvelle décision :
J'ai quitté Tohu-Bohu, pour ouvrir un blog plus professionnel pour mes illustrations, dont voici l'adresse : http://evachatelain.blogspot.fr/

Aujourd'hui, la brillante auteure Alice Brière-Haquet a lancé sur son blog un jeu de l'été : 100 graines d'idées. Chaque jour, pendant 100 jours, elle lancera une idée, une incitation à l'écriture, pour que chacun se sente libre d'inventer ce qui lui plaira (Vous aussi, si vous voulez !).

Cela me tente beaucoup, et puisque c'est un peu différent de mon travail d'illustratrice, je préfère ne pas mettre mes propositions sur mon blog pro, et c'est là que Tohu-Bohu intervient !

Aussi, on commence tout de suite, avec la proposition du jour, issue du blog d'Alice Brière-Haquet :

"Pourquoi le point d'interrogation est-il tordu ?"



C'est un lundi matin, un jour bien ordinaire.
Le prof nous dit bonjour de son regard sévère.
Quand la nouvelle tombe : Aujourd'hui, interro.
Sans doute n'a-t-il pas apprécié le seau d'eau…
"Je vous ai préparé un sujet bien coton :
Pourquoi est tordu le point d'interrogation ?"
Nous le dévisageons… il ne plaisante pas.
Comment va-t-on pouvoir s'en sortir cette fois ?
La journée terminée, le plan d'attaque est prêt :
Chaque élève est chargé d'aller investiguer.
Les amis, les parents, les mamies, les tontons :
Toutes nos relations subiront la question.
Le lendemain matin, je suis toujours bredouille,
chaque pas vers l'école me remplit de trouille.
D'autant plus que j'apprends qu'aucun de mes copains
n'a trouvé dans ses proches une réponse, rien !
Nous n'avons pas le choix, il faut tout avouer :
"Monsieur, on a cherché, mais on n'a pas trouvé."
Il ne commente pas, mais semble contrarié.
Le cours se continue, c'est presque la récré.
On se regarde tous sans savoir que penser,
est-ce qu'on doit en parler, risquer de l'énerver ?
Alors bon je me lance car je n'en peux plus :
"Mais au fait pourquoi donc ce point est-il tordu ?"
Notre prof se retourne et s'apprête à parler,
c'est alors que la cloche se met à sonner.
Il range ses affaires, il met son pardessus,
et quitte la classe sans avoir répondu.